PUISQUE LES ANGES

Au printemps, les champs seront retournés
Mais le vent n’aura semé
Que les cris des enfants, des femmes au dos courbé
Sur les cendres et les pierres effondrées

Le long des sillons, le sang des poupées
Aux chevelures emmêlées
Innocemment, serpente au-delà des vallées
Inonde nos paupières fermées

Mais puisque les anges, le regard au loin détourné
Effleurent à peine nos âmes de leurs ailes souillées
Peu importe les larmes versées

Un matin comme un autre pour ce soldat
Dont le fils, hier encore
Si fier à ses côtés, dans un même combat
Avançait, sans trembler, vers l’aurore

Il a tenu sa main au creux de son poing
Et l’a regarder partir
Lentement, sans un mot, vers un autre chemin
Lui laissant le cadeau d’un sourire

Et puisque les anges, le regard au loin détourné
Effleurent à peine nos âmes de leurs ailes souillées
Peu importe les larmes versées

Quel hiver étrange, dans les villages sans maisons
Où Noël frissonne sous les coups de canon
A croire que l’homme a perdu la raison

Au printemps, les chants couvriront les bordées
Juste un murmure dans l’univers
Le regard des enfants, des femmes, aura changé
Nous contera l’effroi de l’enfer

Quel hiver étrange, dans les villages sans maisons
Où Noël frissonne sous les coups de canon
A croire que l’homme a perdu sa raison

Même si rien ne change, les siècles auront beau défiler
Restera dans nos yeux, l’ombre des opprimés
Le reflet de ceux qui sont tombés … pour leur liberté







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